Si un consensus existe entre tous les collègues EPS c’est bien dans la volonté de FAIRE REUSSIR LES ELEVES !
Bien sûr il faudrait d’abord définir la notion de « réussite en EPS ». Faut-il viser le bien-être ? Le plaisir ? L’épanouissement ? La citoyenneté ? La performance ? La culture ?
Nous évaluons, sans avoir réellement tranché sur ce qui doit, peut, devrait, être attendu en fin de cycle, année, cursus. Est-ce du domaine de notre « liberté pédagogique » ?
Le débat axiologique reste ouvert sur les priorités à donner à notre éducation physique …
Pour l’instant, notre réponse se bornera à prendre en compte une exigence institutionnelle : nous devons évaluer des niveaux de compétences (n°1- n°2 au collège ; n°3 - n°4 - n°5 au lycée) dans les APSA programmées.
C’est sur ce sujet que je voudrais attirer votre attention.
Très pragmatiquement je voudrais revenir sur une discussion entamée lors de la journée académique de réflexion sur les référentiels du DNB qui a réuni de nombreux collègues EPS.
Elle a été l’occasion de faire émerger des points de vue, parfois contradictoires, sur ce qui « doit » être évalué en EPS en fin de cursus au collège.
Je me pose, de ce fait, quelques questions :
- Evalue-t-on de réelles compétences en EPS ? (Une compétence est définie comme la capacité de maîtriser l’ensemble des situations pouvant survenir dans l’exercice d’une activité donnée (métier, pratique sportive, artistique, etc.). elle est conçue comme l’intégration dynamique de multiples ressources, savoirs, savoir-faire, attitudes, et pensée comme une capacité d’adaptation à des environnements complexes, mal délimités, incertains. Les situations dans lesquelles s’expriment les compétences, dans le cadre scolaire, sont de ce fait nécessairement complexes et font appel aux capacités stratégiques et décisionnelles de l’élève. (D. Delignières « Les compétences dans les programmes du collège » Libre propos : aout-septembre octobre 2009) LIEN
- A quoi correspond le « profil » visible (conduites typiques, attitudes, …) d’un élève ou groupe d’élèves de niveau « x » (n°1 à n°5) dans chaque activité enseignée ? Quels repères avons-nous en commun (surtout lorsque nous ne sommes pas « spécialistes » de l’activité) si ce n’est le « listing » des connaissances, capacités, attitudes des fiches ressources ?
- Dans quelles situations de références peut-on voir s’exprimer les conduites typiques de tel ou tel niveau de compétence ?
- Quels sens ont-elles pour nos élèves ?
Elles m’inspirent quelques remarques :
- Un PRINCIPE MAJEUR à mon sens : les évaluations devraient VALORISER CE QUE LES ELEVES REUSSISSENT plus que leurs échecs.
- Evaluer des « compétences » plus qu’une somme décontextualisée d’habiletés qui aboutit le plus souvent à l’attribution de quarts, de demi-points qui ne permettent pas aux élèves de savoir s’ils ont réussi ou pas (sentiment de compétence si important pour la motivation).
- Les vidéos prises par d’autres enseignants peuvent nous aider, quand elles existent, à visualiser des résultats atteints lors des évaluations finales (moins souvent à savoir comment y parvenir). (projet en cours à l’ESPE de Corte)
- Les situations de références sont à construire pour évaluer de réelles compétences. Les libellés de ces dernières, sont peut-être aussi à faire évoluer. (voir la comparaison que fait D. Delignières (op. cité) entre les libellés des compétences n° 2 aérobic ou lutte « qui décrivent en effet des situations complexes, peu définies, suscitant un processus collectif de négociation et de prise en compte de l’autre » de celle de n° 2 course de haie : « ne décrivent que de simples tâches » où « on se trouve en face d’une tâche précisément délimitée, à laquelle le sujet devra s’adapter selon des modalités elles aussi clairement définies ».
PROPOSITION CONCRETE :
VALIDATION DE NIVEAUX DE COMPETENCE EN DEMI-FOND
L’auteur décline LE NIVEAU 1 DE COMPETENCE ATTENDU en :
4 SITUATIONS COMPLEXES
•Un niveau blanc « bases indispensables à maîtriser par les élèves … » ;
•Un niveau de bronze, qui correspond à une situation complexe dont la réussite par l’élève est synonyme d’’acquisition, certes à minima, du niveau de compétence ;
•Des niveaux argent puis or qui garantissent un niveau plus important de maîtrise de la compétence, soit par une plus grande difficulté, soit par une plus grande complexité de la situation à réussir ;
•Enfin, la possibilité de réinvestir le tout dans une situation différente ….
POUR VOIR LES SITUATIONS PROPOSEES EN COMPLEXITE CROISSANTE : LIEN
Ce qui détermine le niveau des élèves c’est leur réussite ou non de la situation.
MAIS ILS REUSSISSENT AU MOINS A UN NIVEAU !
Ce qui n’est pas toujours évident avec une seule situation de référence.
Références :
« Valider des niveaux de compétence en demi-fond » Nicolas Radde,
« Les cahiers pédagogiques » HS. N°26, Mars 2012 : LIEN